> Je m'appelle Victoria Halimi
je suis architecte diplômée d'état.
Je fais de la photographie et de la vidéo.
Je vis et travaille à Paris.
Celle qui a été dévorée
> LIVRES
> LIVRES
« Tire la chevillette, la bobinette cherra. »
Le petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s'ouvrit.
Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : « Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. »
Le petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit :
« Ma mère-grand, que vous avez de grands bras !
— C'est pour mieux t'embrasser, ma fille.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
— C'est pour mieux courir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !
— C'est pour mieux écouter, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux !
— C'est pour mieux voir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !
— C'est pour mieux te manger. »
Et en disant ces mots, ce méchant loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea.
Celle qui a été dévorée se jura que jamais plus elle ne quittera le chemin pour courir dans les bois.
Texte : extrait du Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault
victoria h.
Oostende, gris-vert
les cimetières
Vous marchez d’un pas alerte dans l’avenue. Soudain, quelque chose vous intrigue.
Coiffées de toitures surprenantes, trois constructions toute en longueur vous toisent.
À l’abri du soleil et de la pluie, vous suivez le mouvement de leurs pentes. Vous descendez l’allée piétonne. Vous osez un coup d’œil curieux à travers le vitrage: traversante et lumineuse, une bibliothèque s’offre à vous.
Quelques pas encore... le parc apparaît.
Une rampe, un escalier... vous tournez autour du jardin peuplé de sculptures... la terrasse d’un café... un chemin tracé dans l’herbe vous appelle.
La vaste étendue qui se présente est propice aux familles, aux couples, aux amis, aux âmes solitaires...
La paix qui règne ici provient certainement des cimetières environnants.
Vous vous asseyez. Vous pouvez alors constater que les trois constructions du début ne forment, en réalité, qu’un seul et même bâtiment. Celui qui vous a doucement accompagné jusqu’ici.
Ce chemin parcouru est un scénario possible.
Mais il y en a bien d’autres...
L’élan de la descente vers le parc vous met soudain nez-à-nez avec l’entrée de la bibliothèque. Y entrer ?
Une promenade distraite dans le jardin des sculptures vous emmènera peut-être dans la salle d’exposition.
Et si vos courses à la main dans l’allée, quelques notes de musique vous arrêtent ? Vous vous installerez peut-être sur le parvis de l’école surplombant le parc...
Résumé
Programme : Édifice - centre culturel
Situation : Lyon, 7ème arrondissement
Année : 2011 - Licence 3, S2 - ENSAL (individuel)
Distinction : Félicitations du Jury
Un centre culturel de proximité
Traduite en termes architecturaux, cette intention induit un effort d’ouverture sur la ville.
- De par sa situation incontournable, l’édifice dispose d’une vitrine sur l’avenue Berthelot et la rue piétonne, constituant également un passage obligé sur le trajet du parc.
- J'opte pour une matérialité continue entre le parement du bâtiment et le revêtement de la rue piétonne, des accès et des chemins du parc. Ce choix de matière permet d’asseoir le projet dans sa position d’interface et d’impacter la perception des usagers : la matérialité du bâtiment étant celle de l’espace public, l’édifice semble davantage accessible.
- Par ailleurs, une certaine transparence architecturale est de mise, afin de communiquer la nature du programme depuis l’extérieur et stimuler l’envie du passant d’en faire l’expérience.
C’est pour cette raison également que j'encourage la poursuite des usages du bâtiment vers l’extérieur (jardin d’exposition, terrasse du restaurant,...) ou d’activités impactant l’ambiance environnante (représentations en plein air, mélodies de l’école de musique,...).
- Dernier aspect architectural de cette recherche de proximité : la mesure de l’échelle humaine. Malgré sa longueur, le bâtiment cherche à maintenir une dimension sécurisante. Avec un gabarit bas sur la rue, les accueillants débords de toiture abritent les passants et accompagnent leur parcours.
Les édifices culturels sont parfois intimidants et peuvent sembler réservés à un certain type d’individu. À l’instar des MJC, le projet cherche à transmettre un rapport décomplexé et participatif à la culture.